Avec une capacité prévue de 100 GWh et un investissement total de 65 milliards de MAD, la première gigafactory de Gotion High-Tech permettra au Maroc de s’établir comme leader de la mobilité électrique dans la région Moyen-Orient & Afrique. Détails d’un projet qui dépasse les projets déjà réalisés dans le Royaume.

Un investissement majeur, impliquant la création d’un écosystème industriel complet pour la fabrication de batteries électriques à Kénitra, « est en préparation depuis au moins deux ans, » selon nos informations. La cérémonie de signature de l’accord d’investissement stratégique entre le groupe sino-européen Gotion High-Tech et l’État marocain a été présidée ce jeudi 6 juin à Rabat par le chef du gouvernement.

En effet, le premier mémorandum d’entente a été signé il y a un an, mais cet investissement était en préparation depuis au moins un an avant cette première signature. « Cela fait plus de deux ans que le Royaume s’est engagé dans cet investissement, » nous dit-on.

Après la signature du mémorandum mentionné, le projet a été examiné par une commission, où il a été doté d’un caractère stratégique en termes de montant d’investissement, d’emploi et de souveraineté… Cela a permis aux équipes du ministère des Investissements d’engager des discussions directes avec l’investisseur, impliquant plusieurs autres départements gouvernementaux, à savoir les Finances, l’Intérieur, l’Industrie, l’Équipement et l’Eau, la Transition Énergétique, entre autres.

Finalement une capacité de 100 GWh et un investissement total de 65 milliards de MAD

Gotion High-Tech, un leader mondial, complète toute la chaîne de valeur du grand écosystème de mobilité électrique, qui est déjà bien avancé au Maroc avec les projets CNGR et BTR. Ce projet contribuera à consolider la position du Maroc en tant que futur hub de la mobilité électrique, grâce à ce qui a déjà été construit avec la vision royale, notamment autour des énergies renouvelables.

Dans la première phase du projet, il s’agit d’un investissement de 12,8 milliards de DH, avec une capacité de 20 GWh. Mais à terme, l’ambition est d’atteindre 100 GWh, pour un montant total d’investissement de 65 milliards de MAD.

Le groupe développera des batteries LFP (lithium, fer et phosphate), qui sont les moins chères. « Si nous voulons fabriquer une batterie compétitive pour les véhicules, nous choisissons les batteries LFP pour réduire les prix, » nous disent nos sources.

C’est donc une ambition très forte, avec un groupe dont l’un des principaux actionnaires n’est autre que Volkswagen.

La première pierre est imminente

Selon nos informations, la première pierre pour la construction de l’usine de production de Gotion High-Tech est imminente, avec une mise en service attendue dans 24 mois, au cours du troisième trimestre de 2026.

La première phase de ce projet à elle seule dépasse le projet Renault. La phase finale sera donc beaucoup plus importante.

En termes d’avantages, outre l’emploi prévu, le gouvernement compte sur la création de valeur pour l’État, pour la fiscalité et en termes de devises en particulier, car la majeure partie de la production sera exportée.

C’est donc l’une des plus grandes gigafactories de la région Moyen-Orient & Afrique, permettant au Maroc de s’établir comme leader de la mobilité électrique.

17 000 emplois directs, indirects et induits

L’objectif principal du gouvernement avec ce projet est de créer toute la chaîne de valeur dans le secteur de la mobilité électrique, afin qu’elle soit cohérente et complémentaire. L’ambition est également de s’établir comme un hub régional autour de la mobilité électrique, et pour tout l’écosystème de générer des emplois.

Un total de 17 000 emplois directs, indirects et induits seront créés, dont 2 300 hautement qualifiés. Certains bénéficieront de formations, dans le cadre d’un programme initié avec l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC). Gotion High-Tech viendra également avec son programme de formation, comme ce fut le cas avec Renault et Stellantis en particulier.

Ce projet servira également à préserver l’emploi. L’industrie automobile est en effet l’une des industries les plus développées au Maroc. Nous parlons de 220 000 emplois dans ce secteur que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre. Le pays ne produit cependant que des véhicules thermiques, tandis que son plus grand client, l’Europe, passe à l’électrique, ce qui constitue une menace pour ce bassin d’emplois.

Le Royaume transforme donc cette menace en opportunité. Ce projet contribuera donc à maintenir les emplois existants et à en créer de nouveaux.

Les cinq principaux atouts du Royaume

Face à une forte concurrence pour attirer de tels investissements, qu’est-ce qui a convaincu le géant Gotion High-Tech de s’implanter au Maroc ? Nos sources mentionnent de nombreux facteurs. Tout d’abord, la stabilité du pays, grâce à la vision royale. C’est ce que le gouvernement vend aux investisseurs pour distinguer le Maroc.

Le deuxième avantage est la jeunesse de la population, ce qui permet la création d’emplois. L’âge moyen au Maroc est de 29 ans, contre 40 ans dans certaines régions d’Europe en particulier. C’est donc un bassin d’emplois pour une industrie qui les consomme.

Le troisième élément concerne les infrastructures. Il y a aussi les accords de libre-échange qui sont l’un des atouts du Royaume. Il y en a plus de cinquante, notamment avec les États-Unis et l’Europe. Ces accords garantissent donc un marché de consommation et d’exportation substantiel.

Le dernier avantage, et non des moindres, concerne les énergies renouvelables. Dans le secteur des batteries électriques, tout doit fonctionner à l’énergie verte, « et là aussi, grâce à la vision royale, nous avons des énergies renouvelables à des prix compétitifs, même plus de six fois moins chers qu’ailleurs, » nous assurent nos sources.

Un centre de R&D sera développé dans le cadre de ce projet

En termes de technologie, « lorsque vous créez une nouvelle entreprise, avec une technologie avancée, il y a toujours un transfert de technologie. » Le Royaume pourra donc en bénéficier. De plus, un centre de R&D sera développé dans le cadre de ce projet.

Il convient également de noter que ce nouvel écosystème pour la fabrication de batteries électriques sera développé à Kénitra, dans une nouvelle zone industrielle. Le choix de cette ville a été fait par Gotion High-Tech, qui souhaite s’implanter à proximité des zones étudiantes, notamment l’UM6P…

Enfin, nos sources nous disent que ce projet est ouvert aux investisseurs marocains, tout comme le projet CNGR. « Nous intégrerons autant que possible le capital et le savoir-faire marocains. »

MEDIA24

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