Seul un quart des Marocains sont satisfaits du système éducatif, une baisse par rapport à 43% en 2016, selon une enquête récente menée par le réseau Arab Barometer. L’enquête a révélé des niveaux de satisfaction mitigés vis-à-vis des services publics au Maroc.
L’enquête, qui a inclus un échantillon de 2 411 citoyens de tout le pays, a révélé que près d’un tiers (35%) des Marocains sont satisfaits des soins de santé, un chiffre qui a presque doublé depuis 2018 (18%).
Cependant, il existe une différence significative entre les riches et les pauvres, avec 44% des Marocains les plus riches déclarant être satisfaits des soins de santé contre seulement 26% des plus pauvres.
L’enquête a également abordé le problème de la corruption, le décrivant comme une préoccupation majeure pour la grande majorité des citoyens de la région, pas seulement au Maroc.
Le rapport a indiqué que les trois quarts (74%) des Marocains estiment que la corruption est répandue dans les institutions de l’État à un degré élevé ou modéré.
Ce chiffre est resté stable depuis le quatrième tour de l’Arab Barometer en 2016, mais est plus présent chez les personnes de statut socio-économique inférieur.
Le rapport a en outre noté que 86% de ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts croient que la corruption est répandue dans les institutions de l’État, tandis que seulement environ 6 sur 10 (59%) des Marocains les plus riches disent la même chose.
De même, les moins éduqués sont 11 points de pourcentage plus susceptibles que les plus instruits de considérer la corruption comme répandue (77% contre 66%).
« Sept personnes sur dix (69%) pensent que la corruption est répandue au niveau local, tandis que 4 personnes sur 10 (42%) pensent qu’elle est répandue au niveau régional », ajoute l’enquête.
« Les moins prospères sont 29 points de pourcentage plus susceptibles d’avoir cet avis au niveau local : 82% contre 53% et 25 points au niveau régional (56% contre 31%). »
Le travail de terrain a révélé que moins de la moitié (47%) sont convaincus que le gouvernement lutte contre la corruption. Bien que les chiffres n’aient pas significativement changé depuis le dernier tour, ce niveau est supérieur de 11 points de pourcentage aux 36% enregistrés lors du cinquième tour en 2018.
« Les Marocains plus riches disent 28 points de pourcentage de plus que les plus pauvres que le gouvernement lutte contre la corruption (63% contre 35%) », révèle l’enquête.
Avec la corruption perçue comme répandue à tous les niveaux selon l’enquête, il n’est pas surprenant que les Marocains, comme leurs homologues dans d’autres pays de la région, soient parfois contraints de recourir à la médiation et à la corruption.
Les deux tiers disent utiliser la médiation (65%) ou la corruption (66%) pour obtenir un emploi, tandis qu’un pourcentage légèrement inférieur dit utiliser la médiation (63%) ou la corruption (62%) pour obtenir des documents officiels des agences gouvernementales.
Concernant la liberté d’expression, la majorité des Marocains (58%) disent que la liberté d’exprimer leurs opinions est garantie dans une large ou moyenne mesure, le même chiffre qu’en 2022 (60%) et 10 points de plus qu’en 2018 (48%).
Sept personnes sur dix (71%) disent que la liberté de la presse est garantie, ce qui représente une augmentation de 12 points de pourcentage par rapport à 2022 (59%).
Plus de la moitié (57%) estiment également que la liberté de réunion et de manifestation est garantie dans une large ou moyenne mesure, ce qui représente une augmentation de 12 points de pourcentage par rapport au chiffre de 2022 (45%).
En ce qui concerne Internet, les Marocains sont préoccupés par la restriction de la liberté d’expression, en particulier en ce qui concerne la surveillance gouvernementale (54%) et la surveillance étrangère (51%), ainsi que les plateformes de médias sociaux (53%).
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