Aujourd’hui, tout le monde connaît les avantages balnéaires de Dakhla, la perle du sud. Beaucoup moins connu est son potentiel à devenir une destination culturelle de premier plan. Dans cette première partie de notre conversation avec Zine El Abidine Charafeddine, président de l’Association pour l’Animation Culturelle et Artistique dans les provinces du sud, nous révélerons ce qui fera de Dakhla le nouveau point central de l’animation culturelle et touristique dans les années à venir.

En tant que responsable du Festival International du Film de Dakhla depuis sa création en 2008, Zine El Abidine Charafeddine est un acteur local qui travaille depuis plus de dix ans à la promotion de l’image culturelle de la ville et de la région. Pour Médias24, il discute du potentiel qui fait de cette destination touristique de premier plan également une grande destination culturelle et cinématographique.

Zine El Abidine Charafeddine : Le Festival International du Film de Dakhla en est effectivement à sa 12e édition. Lorsque nous avons commencé cette aventure [en 2008, ndlr], Dakhla était une destination émergente. L’idée de faire de Dakhla une destination touristique était encore en développement. À cette époque, il y avait un autre festival, très important : le Festival de Musique de Dakhla. La nouvelle génération de musiciens de la scène marocaine y participait. Donc, au départ, nous avons commencé à travailler sur les deux aspects : le cinéma et la musique. Cette dynamique a eu un impact extraordinaire sur l’attractivité de la ville et de la région, car de plus en plus de personnes ont découvert Dakhla grâce aux artistes qui étaient, en quelque sorte, des ambassadeurs. Beaucoup sont tombés sous le charme de la ville, et c’est là que la véritable dynamique a commencé, grâce au bouche-à-oreille.

« En filmant le film marocain, nous avons réalisé qu’il existe un décor naturel qui n’existe nulle part ailleurs au Maroc. »

• Ouarzazate est aujourd’hui la destination marocaine incontournable pour le tournage de blockbusters américains. Dakhla pourrait-elle poursuivre le même succès à l’avenir, peut-être même plus ?
  
  
• Lorsque nous avons lancé la première édition du festival, nous avions deux objectifs : le premier était de rapprocher le cinéma des habitants de Dakhla. Rassembler les gens, puis regarder des films, cela crée une sorte d’animation dans la ville. Mais l’objectif principal était de former les jeunes de la ville aux métiers du cinéma, par le biais du Centre Cinématographique Marocain, qui soutient les jeunes dans la production de films. Cela signifie que nous aurons des techniciens qualifiés localement dans les domaines du son, de l’image, de la caméra, etc. Il est important de former les jeunes aux métiers techniques de l’industrie cinématographique, car cela jette les bases pour attirer des productions internationales qui nécessitent une main-d’œuvre spécialisée et qualifiée. Ils exigent avant tout des infrastructures de qualité, mais ils sont aussi intéressés par des techniciens dans ce domaine. Ce qui est bien à Dakhla, c’est que l’on peut filmer la mer et le Sahara sans avoir à se déplacer.

« Nous n’avons pas besoin de nous déplacer pour passer d’un environnement saharien à un front de mer. »

• Avez-vous déjà reçu des demandes en ce sens ?
  
  
• L’année dernière, une partie d’une production américaine a été réalisée ici. En février 2024, la ville a accueilli le tournage d’un film marocain. De nombreux clips musicaux et séries télévisées ont également été tournés ici. On peut dire que ce n’est que le début. Nous devons tous comprendre que le cinéma n’est pas seulement un divertissement, c’est une industrie qui peut profiter à la ville, notamment en matière de création d’emplois. Le cinéma peut vraiment être un vecteur de développement. Et il y a du potentiel : en filmant le film marocain, nous avons réalisé qu’il existe un décor naturel qui n’existe nulle part ailleurs au Maroc. De plus, la proximité fait que nous n’avons pas besoin de nous déplacer pour passer d’un environnement saharien à un front de mer. Avec tout ce potentiel et la dynamique de développement en cours, je suis sûr que Dakhla accueillera de grandes productions mondiales à l’avenir.

« Dakhla est une destination touristique à la fois pour les voyageurs en quête de refuge et pour ceux en quête de fortes sensations et d’aventures. »

• Qu’offre Dakhla et sa région pour renforcer cette attractivité tant touristique que cinématographique ?
  
  
• Comme vous le savez, la ville a un énorme potentiel. Sur le plan naturel et paysager, c’est la fusion de la mer et du désert. C’est une destination touristique pour les voyageurs en quête de refuge et pour ceux en quête de fortes sensations et d’aventures, avec toutes les activités nautiques. Les voyageurs viennent également du monde entier. Dakhla est en passe de devenir l’une des principales capitales touristiques du Maroc, comme Fès, Marrakech ou Essaouira. La ville dispose aujourd’hui d’infrastructures de qualité, qui sont continuellement améliorées. Il y a même une société de développement public établie pour le développement local de la ville.

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